Bedford, 29 juillet 2014 – Depuis cette année, les Directions de Santé Publique (DSP) n’émettent plus d’avis de restrictions d’usage pour les plans d’eau sauf en cas de situation exceptionnelle. Les DSP ne reçoivent plus les résultats des prélèvements de cyanobactéries et cyanotoxines faits dans les plans d’eau, s’il y a lieu, puisque ces derniers ne sont plus utilisés pour évaluer les risques pour la santé et émettre des recommandations.
En tout temps, la population est plutôt invitée à suivre les conseils de sécurité qui se retrouvent sur le site du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques afin de profiter des plans d’eau en toute sécurité et à respecter les recommandations générales du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour les zones touchées par une fleur d’eau de cyanobactéries.
En vertu de l’article 53 du Règlement sur la sécurité dans les bains publics de la Régie du bâtiment du Québec, l’exploitant d’une plage a l’obligation d’assurer la sécurité des baigneurs. Il doit évacuer et interdire l’accès, entre autres, lorsque les eaux ne sont pas limpides ou que la sécurité des baigneurs est compromise.
La protection des usagers passe donc par la reconnaissance visuelle des proliférations d’algues bleu-vert.
Algues bleu-vert
Les algues bleu-vert, aussi appelées « cyanobactéries », sont des bactéries naturellement présentes dans les plans d’eau du Québec. Elles se multiplient surtout en été. Lorsqu’elles deviennent très abondantes, elles forment ce que l’on appelle des « fleurs d’eau », qui peuvent s’étendre dans une partie ou dans la totalité d’un plan d’eau.
Effets sur la santé
Certaines algues bleu-vert produisent des substances toxiques qui peuvent causer des problèmes de santé. Par exemple, une personne peut présenter des symptômes de gastro-entérite ou ressentir une irritation de la peau ou de la gorge après avoir bu de l’eau contaminée par les algues bleu-vert ou après être entrée en contact avec celle-ci.
Facteurs favorisant la prolifération des algues bleu-vert
Le facteur prépondérant dans la prolifération des algues bleu-vert est le surplus de phosphore. Ainsi, la présence d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert est un signe d’enrichissement ou de vieillissement du milieu aquatique, tout comme la surabondance de différents types de végétaux aquatiques.
Selon les lacs ou les cours d’eau et leur bassin versant, d’autres facteurs peuvent également favoriser la formation des fleurs d’eau d’algues bleu-vert :
v les changements climatiques qui entraînent l’élévation de la température des eaux ;
v l’augmentation des rayons ultraviolets (UV) qui pénètrent dans les eaux, et ce, en raison de l’amincissement de la couche d’ozone. Contrairement aux autres algues, les algues bleu-vert tolèrent ces rayons et les utilisent pour la photosynthèse.
Responsabilités des exploitants de plage : suivi visuel quotidien
L’exploitant d’une plage doit assurer un suivi visuel et tenir un registre quotidien de la qualité de l’eau de la plage. S’il observe une fleur d’eau d’algues bleuvert, il est invité à la signaler à la direction régionale concernée du MDDELCC.
Pour faire le suivi et évaluer si une plage peut demeurer ouverte ou si elle doit être fermée, les exploitants de plages doivent appliquer la procédure de gestion des épisodes de fleurs d’eau d’algues bleu-vert du MDDELCC. Plusieurs documents ont été élaborés afin d’aider les exploitants à appliquer la procédure établie et à prendre la décision de fermer ou de limiter l’accès aux secteurs touchés par les fleurs d’eau de catégorie 2.
Fermeture et réouverture de la plage
Si l’exploitant constate la présence d’une fleur d’eau de catégorie 2a ou 2b, il doit :
- interdire immédiatement la baignade et l’accès à tous les secteurs touchés de la plage. La fermeture de la plage peut être partielle ou totale ;
- prévoir une bande de sécurité supplémentaire de trois mètres sur le pourtour de la fleur d’eau ou de l’écume ;
- prévoir aussi une bande de protection supplémentaire d’un mètre sur le rivage ;
- informer sans délai les usagers potentiels de la plage en installant, par exemple, des affiches indiquant sa fermeture ;
- aviser l’association touristique régionale (ATR) concernée si la fermeture est complète.
Vingt-quatre heures après la disparition de la fleur d’eau ou après le retour à une fleur d’eau de catégorie 1 (faible intensité), l’exploitant peut lever l’interdiction de baignade et d’accès.
Programme Environnement-Plage :
Les citoyens peuvent consulter la cote bactériologique de l’eau des plages publiques participantes au Programme Environnement- Plage sur le site du MDDELCC. L’analyse des échantillonnages et l’attribution des cotes se fondent sur la qualité bactériologique des eaux de baignade. À noter que la cote attribuée aux plages concerne uniquement la bactérie fécale E. coli. On attribue aux plages participantes la cote A (excellente), B (bonne), C (passable) ou D (polluée).
Les plages ayant obtenu une cote A (excellente) au cours de 2013 seront échantillonnées au moins deux fois durant l’été 2014 tandis que celles qui ont obtenu une cote B (bonne) au cours de la même période le seront au moins trois fois en 2014 et que celles qui ont obtenu une cote C (passable) ou D (polluée), ainsi que les nouvelles plages, le seront au moins cinq fois.
L’infection à la bactérie E. coli qui a touché une fillette qui se baignait à une plage de Sherbrooke en 2010 montre bien que la surveillance et la gestion des eaux des plages publiques sont d’une grande importance pour la santé des baigneurs.
Sources : Johanne Bérubé, OBV Brome-Missisquoi450-955-1821
MDDELCC
www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/flrivlac/algues.htm
www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/outil-gestion/gestionepisodes.pdf
www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/outil-gestion/guide-exploitants-plage.pdf
MSSS
www.sante.gouv.qc.ca/conseilset-prevention/algues-bleu-vert
www.sante.gouv.qc.ca/problemes-de-sante/gastro-enterite