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- Communiqué -- Culture -

(en)quête d’équilibre

La rédaction

Du 3 mars au 21 avril, notre collègue Paulette Vanier présentera sa première exposition de vannerie solo au domaine Trinity. Entrée libre. À noter que, à cette époque de l’année, le domaine n’ouvre ses portes que le dimanche, de 13 à 16 heures.

L’artiste présente ici l’essentiel de son travail en vannerie d’art :

De Vanier à vannière

 La vannerie est vieille comme le monde. Elle aurait précédé de longue date l’apparition de la poterie. Elle prend l’allure des matières utilisées localement. Brins, feuilles, racines, écorce, les diverses parties d’une foule de plantes, ligneuses ou non, ont été employées au fil des millénaires pour fabriquer de nombreux objets, notamment des paniers, des nattes, voire même des vêtements. Autrefois strictement utilitaire, la vannerie s’invite aujourd’hui dans diverses pratiques artistiques.

 À propos de l’osier, de son emploi  et de sa culture

 Contrairement au rotin, qui vient des tropiques, l’osier provient de diverses espèces et variétés de saule cultivées dans l’hémisphère nord. Des boutures sont plantées tôt au printemps et, par la suite, les brins qu’elles produiront seront coupés chaque année pour la fabrication de divers objets. On appelle « oseraie » cette culture. Au fil des ans, les souches se développent et produisent de plus en plus de brins, avec un pic de production entre dix et vingt ans. Par la suite, l’oseraie se fatigue et donne de moins en moins. Cependant, grâce à une bonne gestion de la culture et à la plantation régulière de nouvelles boutures, on peut en prolonger la durée indéfiniment.

 Depuis 2006, je cultive diverses variétés d’osier en régie biologique, ce qui signifie que je n’ai recours ni aux engrais chimiques, ni aux pesticides, ni aux fongicides, ni aux herbicides. Il s’agit donc d’une culture écologique, sans compter que les saules sont particulièrement utiles à l’environnement dans la mesure où ils métabolisent les substances toxiques qui peuvent se retrouver dans le sol à la suite de cultures chimiques, de déversements de polluants ou de contamination industrielle.

 Une fois récoltés, les brins d’osier doivent être mis à sécher environ six mois. Ils perdront alors entre le tiers et la moitié de leur poids et de leur volume. Il faudra ensuite les mettre à tremper un certain nombre d’heures ou de jours avant de les travailler. Si on omettait cette étape de séchage et de trempage, les objets fabriqués avec l’osier n’auraient pas la solidité et la tension qui sont les gages de leur pérennité.

 L’osier est soit écorcé au printemps (osier blanc), soit employé avec son écorce (osier brut), laquelle varie en couleur selon la variété. Cela va du jaune au noir en passant par toutes les nuances de vert, rougeâtre, brunâtre, gris, etc.

 Bien que l’osier soit ma matière préférée, j’en emploie aussi d’autres au gré des récoltes que j’effectue chez moi ou ailleurs : cornouiller, frêne, érable à Giguère, mûrier rouge, ronce, noisetier, racine et branches de tuya, etc. Pour qui sait observer, la nature constitue une extraordinaire source de matières premières toutes plus exceptionnelles les unes que les autres.

 vanierpaulette@gmail.com