En janvier 2016, les températures en Armandie ont été de 3 à 5 °C supérieures à la normale et on a reçu deux fois moins de neige que d’habitude. On apprenait par ailleurs que l’année 2015 a été la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale.
La COP21 a accouché d’une bonne-entente mais il subsiste un très gros « si… »
En décembre dernier, lors de la Conférence de Paris (COP21), les grands de ce monde s’engageaient dans la voie d’une entente internationale historique d’une ampleur encore jamais vue. Près de 200 États s’entendaient alors pour unir leurs efforts en vue de limiter la hausse de la température globale présentement en cours. On souhaite limiter la hausse à 2 °C, voire à 1,5 °C, afin d’éviter que les bouleversements climatiques appréhendés menacent l’intégrité de la planète et la survie de l’humanité. Dans l’enthousiasme des derniers jours de 2015, l’entente de Paris a été qualifiée d’historique par les participants et par la majorité des observateurs. Deux mois plus tard, une fois la poussière retombée et l’excitation passée, plusieurs se demandent si on a eu raison de se réjouir et si les engagements pris à Paris représentent autre chose que des mots n’ayant que peu de rapport avec la réalité. Regardons-y donc de plus près. Avant la ronde de négociations internationales entourant la COP21, on estimait que le réchauffement planétaire serait de l’ordre de 3,7 °C, soit presque deux fois plus que la limite de 2°C qui avait été fixée à Copenhague en 2009.
Considérant les objectifs pris par chacun des États participant à la conférence de décembre dernier, on se dirigerait maintenant vers un réchauffement de 2,7 °C. C’est 1 degré de moins qu’avant la COP21, mais c’est encore bien au-delà de la cible de 2 °C ; selon les connaissances scientifiques actuelles, un réchauffement de 2 °C provoquerait notamment l’engloutissement sous les océans de plusieurs petits pays insulaires au cours des prochaines décennies et causerait, aux Philippines, des typhons d’une ampleur encore jamais vue. La communauté scientifique internationale est donc d’avis qu’il faudrait plutôt limiter la hausse à 1,5 °C. C’est pourquoi l’entente de Paris prévoit une révision périodique des cibles afin d’en arriver, idéalement, d’ici deux ans, à une cible de 1,5 °C.
C’est dire qu’il faudra encore faire un gros travail pour convaincre tout le monde d’accélérer la cadence dans les démarches pour mettre en œuvre des sources d’énergie durables et des modes de production plus verts, y compris dans le domaine agricole. Nous y arriverons donc si, et seulement si, les pays signataires de l’entente respectent leurs engagements. La COP21 a accouché d’une bonne entente, mais il subsiste un gros « si »…