NOTE DE LA RÉDACTION : nous avons offert au maire St-Jean de l’interviewer afin de lui donner l’occasion de s’adresser à ses concitoyens dans nos pages, mais il a décliné notre offre.
Native du Canton de Bedford où elle a grandi, Pierrette Messier a fait carrière dans l’Ouest canadien comme enseignante et gestionnaire dans le milieu de l’éducation auprès des communautés francophones. À l’issue de sa retraite en 2014, elle revient au Canton avec son conjoint anglophone, Lindsay Peet. Elle se consacre alors à diverses œuvres au sein de la communauté, notamment à la Fondation Lévesque-Craighead et auprès des aînés de la région.
Il y a quatre ans, elle décidait de se lancer en politique municipale. Depuis, elle siège comme conseillère municipale. Son implication dans l’organisation des activités du centenaire du Canton, en 2019, l’a amenée à rencontrer plus d’une centaine de ses concitoyens. Désireuse de poursuivre la discussion entamée alors, elle fait présentement la tournée des résidences et commerces de la municipalité dans le cadre de la campagne électorale. « Mon objectif, confie-t-elle, est de partager le plus d’information possible afin de permettre aux citoyens de prendre une décision éclairée lors du vote du 7 novembre. »
Au cours des quatre dernières années, elle dit avoir constaté des lacunes dans le mode de gouvernance du conseil du Canton. Elle estime que la philosophie politique du maire actuel se résume à peu près à ceci : « Le moins les citoyens en savent, le mieux c’est. »
« En tant que conseillère, je reçois très peu d’informations qui me permettraient de prendre des décisions éclairées. La plupart du temps, je dois me contenter des explications verbales données sommairement par le maire à la table du conseil. » Pour en savoir davantage et pour avoir l’heure juste, elle dit avoir vite compris qu’il était préférable de s’adresser aux gens de la MRC ou du ministère des affaires municipales.
Elle reconnaît cependant que c’est le grave manque de civilité dans les relations de la mairie avec les élus et les citoyens qui, dès son arrivée au conseil, l’a troublée profondément : « L’incivilité à la table du conseil m’a beaucoup étonnée. On est pratiquement au niveau des propos de taverne… Les insultes et les grossièretés sont monnaie courante lorsqu’on ose exprimer une opinion qui diverge de celle du maire. J’ai déjà entendu celui-ci dire qu’il était le PDG du Canton de Bedford. On a aussi vu un citoyen se faire dire de vendre sa maison et d’aller vivre ailleurs s’il n’était pas content ! »
C’est ce qui l’a amenée à déposer un mémoire devant la commission parlementaire qui étudie présentement le projet de Loi 49, modifiant notamment la Loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale. Ce mémoire présente un code de civilité pour les élus municipaux et fait quatre recommandations visant à promouvoir la transparence et le respect en matière de gouvernance municipale. Cette démarche est si bien accueillie en haut lieu que la ministre des Affaires municipales et le premier ministre envisagent désormais de profiter du projet de Loi 49 pour renforcer la démocratie municipale en incluant la notion de respect dans le texte de la Loi.
Transparence, respect et travail en équipe
Convaincue que la majorité de ses citoyens sont prêts à la suivre dans la voie du changement, elle a décidé de faire campagne sous le thème POUR UN MEILLEUR CANTON et propose un programme dont les grandes lignes sont de favoriser une approche d’ouverture face aux citoyens, de gouverner dans la transparence, de bonifier l’offre de services municipaux sans augmenter les taxes et de mieux collaborer avec les municipalités voisines sans recourir à la fusion.
Deux candidates et deux candidats à des sièges de conseillers ont déclaré adhérer au programme présenté par madame Messier-Peet, bien qu’ils se présentent comme candidats indépendants. Il s’agit de France Groulx au siège numéro 1, de David Déry au siège numéro 3, de Gilles Messier au siège numéro 4 et de Barbara Potvin au siège numéro 5 (à noter que madame Potvin siège déjà au conseil depuis une vingtaine d’années).
AVIS PUBLIC
Le Commissaire à l’intégrité municipale et aux enquêtes (CIME) a récemment conclu que le conseil municipal du Canton de Bedford a contrevenu à l’article 25 de la Loi sur le traitement des élus municipaux, sans toutefois que cela constitue un acte répréhensible. Le coup de klaxon ainsi donné par le CIME vise clairement à signaler au conseil que les principes de bonne gouvernance doivent être respectés.
L’enquête du CIME a permis de démontrer que, à deux reprises en 2020, le Canton de Bedford a remboursé à des membres du conseil des frais juridiques s’élevant à 2 087,99 $, sans que le conseil ne les ait autorisés au préalable et sans que ne soit fixé de montant maximal pour la dépense ainsi occasionnée. Ces frais juridiques concernaient l’envoi d’une mise en demeure visant à museler Pierrette Messier-Peet.
La lettre qui fait état de ce coup de klaxon du CIME est de nature publique. On peut la consulter en cliquant sur le lien suivant :