Je suis accueillie chez Martine par une belle journée du mois de juin. Elle me reçoit dans son nouvel espace de création, qu’elle a aménagé dans son ancien salon après le départ de sa fille. En effet, la demande pour ses cours augmentant, il lui fallait une pièce plus grande que celle qu’elle réservait auparavant à cette fin.
J’ai connu Martine lors de La Fête dans l’rang, événement annuel organisé à Notre-Dame de Stanbridge depuis plusieurs années. À cette occasion, elle offre aux enfants des ateliers de bricolage en lien avec le thème de l’événement.
En outre, depuis 2010, elle donne des cours de peinture et de bricolage aux enfants de Notre-Dame, de Pike River et de Bedford, et présente des camps pédagogiques durant l’été. Tous les matériaux y sont abordés : vitrail, porcelaine, bois, papier, tissus. Elle se spécialise dans le recyclage. D’ailleurs, en 2012, elle co-publiait un livre sur la peinture et le recyclage intitulé Bricolons et recyclons avec Martine Bellavance et Diane Brault.
Diplômée de l’UQAM en arts plastiques en 1995, Martine n’a commencé à vivre de son art qu’en 2012. Animée par une forte détermination et un désir profond de créer, cette mère monoparentale démissionne alors du poste permanent qu’elle occupait dans une pharmacie et se lance dans le vide avec le seul désir de partager son mode d’expression.
Ainsi, elle enseigne aux enfants de Repentigny et de Sainte-Anne-du-Lac. Elle participe à différents symposiums de peinture en Ontario et au Québec, dont celui de la gare de Prévost où, chaque année, près de 80 artistes présentent leurs œuvres.
Elle devient ensuite représentante pour DecoArt, un fabricant de peintures acryliques et de fournitures artistiques, et offre à Toronto des ateliers de peinture durant l’événement Pin it Canada, où une cinquantaine d’exposants proposent différents produits artistiques à plus de trois mille visiteurs. En 2015, on lui demande de représenter l’entreprise au Québec et de participer au symposium annuel de Boucherville, où l’on présente les nouveaux produits.
Depuis janvier 2018, elle assume le rôle de vice-présidente au conseil d’administration de l’Académie de peinture du Québec dont le siège social se trouve à Lorraine. Un dimanche par mois, elle quitte Notre-Dame-de-Stanbridge pour rencontrer à Lorraine les membres de cet OBNL. Échanges et ateliers sont au programme de la journée. Plusieurs membres proviennent de Laval mais Martine aimerait bien que plus d’artistes de notre région soient présents.
À travers ces multiples engagements et expositions, elle peint sur commande portrait, paysage, animal de compagnie ou autre. Elle se spécialise aussi dans la peinture décorative sur bois et réalise des affiches publicitaires pour la municipalité et les agriculteurs de même que des plaques d’adresses personnalisées en plus de peindre des meubles à la craie pour son plaisir et celui des autres.
En outre, elle offre désormais des cours de dessin et de peinture aux adultes désireux de s’initier à ces disciplines. Depuis qu’elle a pris son envol, elle ne chôme vraiment pas. Elle mentionne avec un brin d’humour qu’elle aimerait bien rencontrer le professeur à l’université qui lui a dit un jour : « Tu peins comme un sculpteur, tu devrais sculpter et non peindre ». Phrase qui la hante de temps à autre, mais qui raisonne en elle comme un mantra et lui dit qu’il faut oser dans la vie et surtout se faire confiance.
Confiance, persévérance et courage
Il lui en a fallu pour se lancer dans cette nouvelle aventure. Surtout pour se relever d’un malheureux accident survenu en décembre 2016 et ayant nécessité quatre interventions chirurgicales. Incapable de marcher pendant six mois, prisonnière de son fauteuil et dépendant de ses amis et de sa fille pour assurer ses besoins primaires, Martine peint.
Elle peint, comme jamais auparavant. Son chien lui tient compagnie, lui qui, lors de son accident, l’a sortie de son inconscience et qui lui donne la force de se soigner et de créer.
Elle profite donc de ce repos forcé pour explorer d’autres façons de refléter ce qu’elle ressent. Cette femme cartésienne et réfléchie ne freine désormais plus l’élan des émotions qui cherchent à s’exprimer au plus profond de son être. Moins méticuleuse qu’auparavant, elle utilise la spatule, le mix média. Contrainte physiquement, surmontant les blessures de son corps meurtri, elle tire désormais son inspiration de personnages dont le corps prend toute la place. Comme elle le souligne, elle aime bien intégrer dans ses tableaux le métallique, le « bling-bling », le brillant.
J’ajouterai que grâce au journal Le Saint-Armand j’ai découvert à deux pas de chez moi une artiste tout à fait remarquable. Elle dit aimer le brillant, eh bien je peux vous affirmer qu’elle possède un cœur de diamant, cette capacité de briller sans s’imposer.
Réservée, mais pas du tout retirée, elle s’implique de façon exceptionnelle au sein de sa communauté. Une artiste à découvrir ! Je vous invite à visiter sa page Facebook au
https://m.facebook.com/public/Martine-Bellavance
Tableau offert par Martine à l’hôpital de Cowansville s’intitulant Les chirurgiens et soulignant le travail remarquable du personnel soignant lors de ses quatre interventions chirurgicales.