Lors de la sortie du prochain numéro, Le Saint-Armand célébrera son quinzième anniversaire. Nous y voyons une occasion de réfléchir au rôle que joue cette publication communautaire, à son utilité et aux moyens qu’il nous faudra prendre pour en assurer la pérennité.
Le 27 mai dernier, se tenait l’assemblée générale annuelle des membres de l’organisme à but non lucratif (OBNL) qui gère les destinées du journal. Des citoyens et des élus de quelques-unes des municipalités des environs y ont participé. À cette occasion, les administrateurs ont fait rapport des activités de la dernière année et présenté les prévisions budgétaires pour le prochain exercice. Selon ces prévisions, on peut s’attendre à ce que l’OBNL réalise un fabuleux profit de 93 « cennes ». Personne ne s’en offusque puisque la raison d’être de cet organisme consiste à produire et distribuer le journal et non à générer des profits. Il n’y a pas ici d’actionnaires qui s’attendent à toucher des dividendes, pas de personnel de direction grassement payé, pas de salariés richement rémunérés. Personne ne s’est jamais enrichi dans cette improbable aventure et cela ne se produira pas.
Il en est ainsi parce que le but de l’opération est d’offrir à la population de l’Armandie un journal indépendant, honnête et intelligent, qui reflète l’identité et les préoccupations des gens d’ici. Nous jouons un rôle essentiel et indispensable qui a quelque chose à voir avec la démocratie, une valeur qui nous est chère et qu’il importe de protéger avec énergie.
Lors de l’assemblée générale, nous avons pu prendre la mesure du chemin parcouru depuis ces quinze années de publication : les citoyens qui étaient présents jugeaient essentiel de s’assurer que le journal puisse poursuivre son œuvre. Qu’ils soient simples citoyens ou élus, issus de familles du cru ou nouvellement arrivés dans la région, ouvriers, agriculteurs, artistes, gens d’affaires ou intellectuels, ils nous ont clairement signifié qu’ils reconnaissaient l’utilité de ce journal et la nécessité d’en assurer la survie.
Présentement, les coûts annuels de production, de distribution et de gestion sont d’environ 50 000 $. Quant aux revenus, ils se répartissent à peu près comme suit : 33 000 $ en ventes de publicité, 18 000 $ en subventions gouvernementales, 3 500 $ en cotisations annuelles des membres et 500 $ en dons divers. Étant donné ce budget, il va de soi qu’une grande partie des tâches sont effectuées par des bénévoles ou, au mieux, des personnes maigrement rémunérées.
Nous en appelons donc aux citoyens, aux institutions locales, aux élus des instances municipales, régionales, provinciales et fédérales, aux gens d’affaires de la région, à la conscience de chacune des personnes qui occupent ce territoire, y vivent et en tirent profit. Votre journal a besoin de vous. Nous y arriverons collectivement si un plus grand nombre de nos lecteurs deviennent membres et paient leur cotisation annuelle de 25 $, si les commerçants, les gens d’affaires et les responsables des institutions locales sont plus nombreux à acheter de la publicité dans nos pages, si les gouvernements de tous les paliers nous accordent davantage de subventions, si ceux et celles qui en ont les moyens nous soutiennent par des dons.