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Pollution de la baie Missisquoi

Où en est-on ?
Pierre Lefrançois

Dans moins de deux mois, les résultats des efforts des quelques dernières décennies pour dépolluer la baie Missisquoi et réduire les efflorescences de cyanobactéries seront rendus publics. Beaucoup de travail a été accompli, tant au Vermont qu’au Québec. En juin prochain donc, l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM), au Québec, et le Lake Champlain Basin Program (LCBP), au Vermont, rendront publiques les données permettant d’évaluer l’impact des mesures mises en place et de voir si les cibles visées ont été atteintes.

Ne nous illusionnons pas : nous savons déjà qu’on est très loin d’avoir atteint les cibles qu’on s’était fixées en matière de réduction des charges de phosphore dans la baie. On a bien identifié les sources de ces apports et on a expérimenté avec succès des méthodes permettant de les réduire sensiblement. On n’a cependant pas réussi à implanter celles-ci sur un territoire assez vaste pour obtenir les résultats recherchés.

Bref, « il faut se retrousser les manches et trouver les moyens d’en faire davantage » concluait Pierre Leduc, vice-président du conseil d’administration de l’OBVBM, à son retour d’une séance intensive de travail au Vermont avec les gens du LCBP et de la Commission mixte internationale (CMI). « Nous sommes tous très préoccupés et nous tâchons de trouver la façon de communiquer ces résultats de manière à ne pas décourager la population, les agriculteurs, les gens d’affaires et les élus, à qui nous devons dire qu’il faut en faire encore plus ». Pierre Leduc, qui se dit tout de même encore optimiste, insiste pour souligner « quelques bonnes nouvelles qui redonneront à tous les intervenants le courage de reprendre le collier et de redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs qu’on s’était fixés et dépolluer finalement la baie Missisquoi ».

Première bonne nouvelle : suite aux pressions insistantes du député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, les gouvernements canadien et américain viennent de confier au CMI le mandat d’évaluer la situation dans la baie Missisquoi, de déterminer comment on peut améliorer les choses et de proposer un plan d’action concret pour y parvenir. Ce sur quoi le CMI s’est empressé de demander à l’OBVBM et au LCBP de l’aider à remplir ce nouveau mandat, ce qui sera fait d’ici l’automne 2019.

Par ailleurs, le gouvernement du Québec vient d’annoncer qu’il doublait le montant de la subvention accordée jusqu’ici à l’OBVBM afin que l’organisme puisse assumer adéquatement son rôle de maître d’œuvre du plan directeur de l’eau dans le bassin versant de la baie Missisquoi.