À l’aube des restes industriels (Photo : http://haricot.ca)
Laurence Grandbois-Bernard est établie à Saint-Armand depuis bientôt un an. Son travail en tant qu’artiste visuelle est centré sur la vidéoprojection et la photographie. Son intérêt pour la sociologie de la culture se traduit à travers la création d’images et d’environnements immersifs qui interrogent la mémoire, le paysage urbain et le quotidien des gens. Les sujets qu’elle aborde dans ses œuvres mettent ainsi en perspective la dimension sensible de notre rapport au monde et à l’histoire.
À l’aube des restes industriels est une œuvre ambitieuse tant dans sa dimension que dans son propos. Alliant l’expérience esthétique aux documents historiques, cette vidéoprojection constitue une incursion poétique dans l’imaginaire ferroviaire de l’Amérique du Nord. Projetée à Montréal sur la façade ouest de l’entrepôt Van Horn, bâtiment emblématique du quartier du Mile End – notamment pour le château d’eau qui trône à son sommet – l’œuvre de Laurence Grandbois-Bernard a été remarquée en 2014 lors de sa première présentation publique et sera projetée à nouveau cette année dans le cadre des festivités entourant le 375e anniversaire de la ville de Montréal.
Du 2 au 8 octobre prochain, le viaduc Van Horne, à cheval entre la Petite Italie et le Mile End, sera transformé en promenade piétonne. En s’inspirant notamment du High line de New-York, Viaduc 375 propose une belle gamme d’interventions artistiques éphémères qui rendent hommage au patrimoine ferroviaire montréalais : aménagements ludiques sur le viaduc, foire des ateliers du Capitol, présence de la Wapikoni mobile. De plus, Viaduc 375 aura lieu de concert avec le festival de vidéoprojections Mapp MTL. Les deux événements ont d’ailleurs fait de À l’aube des restes industriels l’une des œuvres phares de leur programmation.
Les jeudi, vendredi et samedi soir, peu après la tombée du jour, les passants et les spectateurs pourront visionner l’œuvre à partir du Parc du Crépuscule au pied du viaduc Van Horne. Sur le site, l’éclairage interactif des sculptures d’acier de Glen LeMesurier – faites à partir de pièces de locomotive –, la bande sonore immersive et les images projetées sur la façade de plus de 3000 pieds carrés convergeront avec la nuit pour révéler un pan oublié du passé de Montréal.
Plus encore, l’œuvre de Laurence Grandbois-Bernard est spécialement conçue pour les particularités architecturales de l’édifice Van Horn. En agençant des images d’archives, des captations vidéo ainsi que des récits de travailleurs et des témoignages de citoyens, la projection plonge dans l’univers des chemins de fer, de la colonisation de l’ouest, des trains de marchandise et des infrastructures industrielles aujourd’hui désuètes. Ainsi, les différentes temporalités qu’elle mobilise contribuent à dresser une vision singulière des lieux industriels de la ville de Montréal. En somme, c’est avec des tableaux visuels étonnants que cette vidéoprojection d’une vingtaine de minutes propose aux spectateurs et aux passants une expérience nouvelle des lieux jouxtant le chemin de fer.
Ajoutons que les séances de projection seront précédées de visites guidées qui suivent différents parcours autour du boulevard Saint-Laurent et du chemin de fer. Comme des voyages dans le temps, ces visites, de même que la projection qui vient sceller leurs parcours, sont destinées à ouvrir une réflexion sur les liens entre l’histoire industrielle et ferroviaire de Montréal et nos façons d’occuper ces espaces, hier comme aujourd’hui.
Donc à ne pas manquer cet automne, À l’aube des restes industriels de Laurence Grandbois Bernard projetée conjointement par Viaduc 375 et Mapp MTL.
Où : Au Parc du Crépuscule, au coin des rues Waverly et Van Horn.
Quand : les 5, 6 et 7 octobre 2017, à la tombée du jour.
Site de l’évènement : viaduc375.com
Site de l’artiste : laurencegbernard.com