Éloïse et Ludovic ; Photo : Patrice Didier
Le Beat & Betterave, c’est d’abord la promesse d’un concept hors du commun. Eloïse Comtois-Mainville et Ludovic Bastien ont ouvert ce café culturel avec l’ambition de réunir en un seul lieu leurs passions respectives, le jardinage et la musique. Deux ans plus tard, le menu pensé en fonction des légumes de leur potager est aussi populaire que les artistes invités à se produire sur leur scène.
Créer son propre emploi
Originaires de Lanaudière, Ludovic a travaillé dans le milieu de la musique à Montréal et Eloïse y a fait des études de design textile. Désireux de retourner vivre à la campagne, ils ont choisi l’Armandie, qu’Eloïse connaissait bien.
En juin 2015, ils ouvrent le Beat & Betterave sur la rue Principale, à Frelighsburg. L’aménagement de l’espace traduit leur volonté d’offrir des activités variées à une clientèle diversifiée. On vient y prendre un café, participer à un « mercredi fermier » (soirée de rencontre pour les maraîchers du coin) ou assister à un concert de blues dans une ambiance cabaret créée par la scène installée dans un coin.
Une scène qui a déjà été occupée par des grands noms de la chanson québécoise (Bernard Adamus, Mara Tremblay ou, encore, Fred Fortin) qui y reviennent volontiers. C’est peut-être parce que leur logement est situé au-dessus du café que l’un des membres de Grimskunk aurait dit « on va jouer dans le salon à Ludo ». Eloïse précise : « On voulait créer un espace où les gens peuvent se sentir chez eux, où des familles peuvent laisser leurs enfants jouer, un endroit où nous-mêmes avons envie d’être ».
S’investir dans la communauté
Éloïse et Ludovic se sont inspirés du modèle européen des tenanciers de bars, un modèle « vieux comme le monde, confie Ludovic, où les organisateurs des évènements sont aussi les propriétaires de la place », d’autant plus que le financement provient entièrement du privé. Cours de yoga, soirées tricot, théâtre corporatif, le Beat & Betterave se veut un lieu de diffusion culturelle et de rassemblement pour la communauté. Les proprios offrent gratuitement le local du café à ceux qui voudraient y organiser un évènement : « Si ça nous rejoint, on est ouvert à toutes les activités » indique Ludovic. Ils s’inscrivent ainsi dans la vision d’une économie résiliente où le plaisir de créer son emploi et de s’y épanouir l’emporte sur la recherche de profit.
Ils proposent également un menu original dont les plats sont composés de produits provenant de la région ainsi que de leur potager. « Ça fait son effet, les gens voient leur salade se faire couper en direct » s’amuse Eloïse. D’ailleurs ils veulent pousser davantage la partie jardin afin e créer un espace public agréable.
C’est ainsi qu’ils ont réussi à trouver leur place dans ce village où existaient déjà bars et restaurants : « On ne voulait prendre la place de personne, on voulait réussir à s’intégrer à un écosystème existant », explique Ludovic. Une initiative saluée par la population de la région qui peut se régaler les yeux, les oreilles et le palais au même endroit.