Depuis quelques mois, suite à l’annonce de l’octroi de subventions par nos gouvernements, il est beaucoup question de la couverture Internet haute vitesse. On a notamment parlé, dans ce journal, de la municipalité de Saint-Armand, qui a fait le choix de la fibre optique. Cette technologie est fiable et la vitesse qu’elle permet peut s’accroitre considérablement. Ce qu’on mentionne rarement, cependant, c’est que l’impact sur la santé des différentes technologies de transport des données n’est pas le même. Voici pourquoi.
Il existe actuellement au Québec quatre systèmes pour l’Internet : l’ADSL (Asymmetrical Digital Suscriber Line), qui utilise la ligne téléphonique ordinaire pour transmettre les données par fils de cuivre et ce, à une vitesse très limitée ; le câble coaxial composé d’un fil de cuivre isolé et recouvert, qui transmet aussi les signaux de télé à une vitesse plus grande ; le sans-fil, qui transmet au moyen d’antennes fixées sur des tours, des poteaux ou des bâtiments, et par satellite ; enfin, la fibre optique, composée d’un fil en verre ou en plastique et qui conduit la lumière transmettant le signal.
Les systèmes sans fil (wifi, Bluetooth, Wi-Max) permettent la communication vocale et de données sans qu’on doive avoir recours à des fils. Ces systèmes émettent des champs électromagnétiques (CEM) de microondes pulsées similaires à celles de la téléphonie cellulaire, soit des émissions par saccades, avec des montées en niveau et des retombées brutales. Le système wifi émet (et reçoit) à peu près tout le temps. Ces radiations s’ajoutent à celles émises par la téléphonie cellulaire.
Par contre, la fibre optique ne génère pas de champs électromagnétiques et n’en transporte pas non plus. Elle est donc sans danger pour la santé humaine et l’environnement, contrairement aux CEM de source artificielle, qui constituent une forme de pollution environnementale dont les effets, selon les résultats d’études scientifiques, sont nocifs pour les diverses formes de vie sur terre (faune, flore et êtres humains). Il est donc plus sain de câbler son ordinateur plutôt que d’employer un routeur wifi.
Alors que les valeurs limites d’exposition aux microondes sont, au Canada, parmi les moins strictes au monde, ailleurs des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour que les pouvoirs publics adoptent le principe de précaution. Ces pouvoirs qui, faut-il le rappeler, ont laissé la technologie sans fil se déployer et se développer sans qu’en soit examiné l’impact sur la santé (autre que la possibilité de se brûler). Plusieurs appels en ce sens ont été lancés par des centaines de scientifiques ainsi que par des groupes ou des associations médicales. Des gouvernements ont légiféré pour réduire l’exposition de la population au sans-fil, notamment au wifi. En France par exemple, depuis cette année, un décret oblige les entreprises à mesurer les niveaux d’exposition de leurs employés et à mieux les protéger. En 2015, les autorités françaises adoptaient un règlement interdisant le wifi dans les garderies et en limitant l’usage dans les écoles primaires. Il est plus que temps que, au Québec aussi, on exige des technologies plus saines, notamment en ce qui concerne l’Internet !
* Hélène Vadeboncoeur, résidante de Dunham, est titulaire d’un doctorat. Elle est présidente du Rassemblement ÉlectroSensibilité Québec. Cet article s’inspire d’une présentation qu’elle donnait à Dunham le 20 février dernier, lors d’une soirée d’information sur la fibre optique qui a réuni 265 de ses concitoyens.