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Tous

Christian Guay-Poliquin

Tout est dans tout. Chacun porte chacun en lui, chacun et chaque chose. C’est l’interdépendance de toutes les composantes de l’univers. Tout est un. En quelque sorte, tout ce qui est, est lié à tout ce qui est par cette tangente commune à tout ce qui est : l’existence.

Animaux, végétaux et minéraux, partageons l’existence. Et l’homme, par la conscience de sa conscience ajoute à cette existence l’incroyable épice de l’humanité. Et on parle et on chante et on bouge et on rit et on pleure et on se demande en quoi consiste l’acte de vivre ? C’est humain, on se le demande tous. Donc, si on se le demande tous, peut-être, – peut-être – vivre, à tout le moins, veut dire vivre ensemble ?

Et quelque soit la nation de chacun, québécoise, vietnamienne ou chilienne, et peu importe l’ailleurs où chacun se trouve, chacun est dans cette histoire en tant qu’humain sur Terre, imprégné de sa culture et de l’existence qu’il partage avec ses semblables, localement tout comme globalement. Nous sommes frères, nous sommes frères et d’un côté nous n’avons pas le choix, nous sommes tous dans la même barque. Ensemble, ensemble pour le meilleur et pour le pire. Tout tend à être collectif, les réussites, les joies, les jours de misère, la douleur. La douleur. La douleur. La douleur collective de voir l’absurdité triompher d’un rire aux éclats sardoniques. Ce n’est pas l’erreur humaine, c’est la connerie humaine. La douleur collective de la connerie humaine. S’il y a un salut – de quelque nature qu’il soit- il est collectif. L’humanité n’est peut-être qu’un seul regard qui, sans comprendre le principe et plus ou moins consciemment, joue à la roulette russe.

Que le gouvernement d’un pays se couronne comme « bouncer » d’un monde où il se permet de lever nez sur les moins forts, et que ce dernier soit appuyé une fois de plus par son peuple, maintenant aveugle et apeuré, rend chaque oeil tourné vers ce dernier atterré et déboussolé. La nature humaine n’a-t-elle qu’une saison ? Souffrant la douleur de la misère de tant d’hommes et l’indifférence de tant d’autres, l’humanité, l’humanité, cette merveilleuse histoire, est-elle vouée à l’échec ? Qui sait ?

Mais malgré la douleur de vivre en tentant de comprendre les maux les plus sourds de cette nature, de cet automne humain, il faut vivre et vivre veut dire vivre ensemble et vivre veut dire continuer de vivre. Quel est le poids du Québec, du Canada à l’échelle de la planète ? Peu ? Non, celui qu’on veut bien lui donner. Pourquoi, pourquoi un peuple comme le nôtre, un peu plus leste sous son joug politique, ne profite-t-il pas de sa liberté d’action et de contestation en profitant des chances à venir pour – donner l’exemple peut-être- se tenir loin du mensonge, des jeux de la peur, de la guerre, de l’égocentrisme national, et de la négation de la liberté d’autrui. Qui frappe se frappe par la même occasion. Tout est dans tout. Mais tant qu’il y aura de la vie, il y aura de la vie. C’est pourquoi malgré la douleur collective, il faut continuer la marche vers un monde qui se tient droit, les bras ouverts, un monde prêt à poursuivre honnêtement l’évolution humaine pour une société effervescente, pacifique et de bonne foi. Parce que vivre veut dire…

Parce que vivre.