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Qui a peur de la coccinelle asiatique ?

Églantine Fourez

Il semble que certains lecteurs veuillent en savoir plus sur notre colocataire à tous, la coccinelle asiatique.

Eh bien, saviez-vous que la première coccinelle de ce type enregistrée au Québec a été découverte en 1994 dans un verger à Frelighsburg ? On en trouve maintenant en très grand nombre, et ce n’est pas étonnant : la femelle peut pondre entre 6 et 62 oeufs à la fois, ce qui veut dire qu’elle pondra entre 2300 et 3800 oeufs dans toute sa vie ! Comme elle est mal adaptée à notre climat hivernal, elle entre dans nos maisons dès le froid venu, par n’importe quelle fissure, et elle y laisse même une trace afin que ses amies trouvent elle aussi le chemin de votre foyer…Mais ça, vous le savez déjà.

Alors, cette coccinelle a-t-elle de bons côtés ? Bien sûr ! En fait, elle fait à merveille le travail pour lequel elle a été introduite aux États-Unis : elle mange les pucerons (environs 500 par jour) en plus de servir de nourriture à plusieurs espèces d’oiseaux et d’araignées. Il faut savoir aussi que, pendant son séjour dans nos maisons, la coccinelle ne se nourrit pas, ne se reproduit pas, ne fait aucun dommage, ne transporte aucune maladie et qu’elle est sans danger pour les humains et les animaux domestiques. Une autre bonne nouvelle ? Ses prédateurs se font de plus en plus nombreux puisqu’ils trouvent ainsi de la nourriture à profusion, au contraire des coccinelles qui, elles, en manqueront progressivement. Cela risque de faire petit à petit diminuer leur nombre, dans la nature mais aussi dans notre soupe…

En attendant, le meilleur moyen de s’en débarrasser est toujours de les empêcher d’entrer en colmatant toutes les fissures des maisons, en ôtant les moustiquaires le plus tard possible à l’automne et en évitant de laisser les portes et fenêtres ouvertes à cette période. Bien sûr, le coup de l’aspirateur est simple et pratique, mais il n’est pas nécessaire de tuer les coccinelles. Il suffit de vider le sac à l’extérieur. Les coccinelles « survivantes » se trouveront un autre abri pour l’hiver et, une fois le printemps venu, elles débarrasseront votre jardin et votre potager de ses pucerons !

Somme toute, même si nous avons parfois du mal à cohabiter, il ne faut pas oublier que la coccinelle asiatique a été implantée dans le but d’éviter les pesticides, ce qui est tout de même un effort louable de la part de nos voisins états-uniens. Ces désagréments sont peut-être le prix à payer pour tester une nouvelle façon de protéger nos vignobles et nos vergers !

Sources : Insectarium de Montréal, MAPAQ