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- Gens d'ici -

M. Alphonse Pelletier et Mme Irène Bélanger

Éric Madsen

Rencontrer, raconter, faire découvrir, partager, mais surtout faire connaître les gens de Saint-Armand-Philipsburg, voilà l’objectif de cette chronique. Il y a plein de personnes intéressantes ici, laissez-moi vous les présenter un peu …

Aujourd’hui, à tout seigneur tout honneur, place au doyen de la municipalité, à mon beau-père, à un homme pour qui j’ai beaucoup de respect : Monsieur Alphonse Pelletier. Maintenant âgé de 89 ans, Alphonse Pelletier a fêté, en juillet 2001, le soixantième anni­versaire de son mariage avec Irène Bélanger, union solide qui engen­dra douze enfants, vingt-neuf petits-enfants et sept arrière-petits-enfants. La famille Pelletier· a grandi sur la ferme laitière, aujourd’hui propriété d’un des fils, sur le chemin du même nom, et sept enfants habitent toujours Saint-Armand-Philipsburg.

M. Pelletier avait onze ans et demi lorsque, avec parents, frères et sœurs, il arrive ici par une froide soirée du 17 décembre 1925. Ayant voyagé en train depuis 5ainPerpétue (comté de l’Islet), la famille est attendue par des amis, et c’est en « automobile » qu’on les conduit vers leur nouvelle demeure.

« Lorsque mon père vit les pièces où on devait s’installer, il s’objecta à ce que sa famille y passe la nuit, étant donné le froid qui sévissait. Il n’y avait plus de poêle, les gens l’avait démonté puisqu’ils ne s’en servaient plus «, raconte M. Pelletier. Ils s’accommodèrent tou­tefois des lieux pour la nuit, et le lendemain l’aventure commença.

Aventure s’échelonnant sur pres­que soixante-dix-sept ans, semée de labeur, de travail selon les saisons, de chaleur intense aux champs, de froid mordant en forêt. Pour arriver à joindre les deux bouts, et se débrouiller seul, il faut être tantôt mécanicien, « patenteux .. , vétérinaire, agronome, pomiculteur, bûcheron, camionneur, jardinier, maçon, acé­riculteur, éleveur, producteur laitier, ouf ! pas le temps de s’ennuyer, que déjà il faut recommencer le lendemain ! Le dimanche après la messe, on se repose un peu, on sort la famille. On reçoit la parenté du bas du fleuve.

Aux fêtes, la maison bourdonne d’activités, l’été, ce sont les noces d’un garçon ou d’une fille. Je voue une grande admiration au couple Alphonse et Irène, dévoué et travail­leur, sorte de bâtisseur de la société d’aujourd’hui, infatigable, serviable, respectueux de son entourage, tou­jours accueillant, généreux.

M. Pelletier s’est aussi engagé dans la communauté ; il occupa le poste de marguillier, puis de commissaire d’école. Je me souviens de dimanches après-midi, nous berçant sur la galerie, alors qu’il me racontait des his­toires. Comment par exemple, il avait été appelé à deux reprises pour la guerre, et qu’au dernier moment on lui diagnostiqua une hernie ; sauvé par la cloche, pourrait-on dire. Ou encore, pour subvenir à ses besoins de jeune marié, il pelletait du gravillon à 17 cents et demi de l’heure, une piastre et trois quarts par jour. ·une autre fois, pendant six mois, il a travaillé d’arrachepied à la carrière de marbre de Philipsburg à 20 cents de l’heure, c’était en 1936.

Que de souvenirs pour cet homme digne, se berçant du repos du juste. Il me raconte encore des anecdotes du passé, la vie d’untel, l’histoire d’un autre, je l’écoute oreilles grandes ouvertes.

À la question « Qu’avez-vous le plus aimé à Saint-Armand ? », il prend quelques secondes pour me répondre : « Je me suis toujours plu ici, j’me suis toujours bien ‘adonné’ avec le monde».

Merci Monsieur Pelletier, prenez soin de vous, et à la prochaine fois sur la galerie, on se bercera ensemble, encore et encore.

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