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- Des nouvelles de Pike River -

La tortue molle se cramponne

Guy Paquin

Légende : à droite, un mâle et à gauche, une femelle

En juin, nous sommes allés participer à une relâche de tortues molles à épines. Il y avait là, au bord de la Rivière-aux-Brochets, à Pike River, six élèves de l’école primaire de Saint-Armand, très joyeux de faire leur part pour le rétablissement de l’espèce.

Alors, comment se portent nos tortues ? Selon les autorités gouvernementales, pas trop bien. Isabelle Devost, biologiste et coordonnatrice de la conservation au zoo de Granby, a annoncé à nos jeunes sauveurs de tortues que l’espèce a maintenant le statut « en danger ». Précédemment, on la considérait seulement comme « menacée ». Mais que les élèves de l’école Notre-Dame de Lourdes et les autres amis de la tortue molle se rassurent, ce changement de statut ne veut pas dire que l’espèce décline.

« Il n’y a pas eu de déclin récent, insiste Patrick Paré, directeur, conservation et recherche au zoo de Granby. Simplement, dans le passé, nos connaissances insuffisantes des tortues molles nous faisaient conclure au statut “espèce menacée”. Les recherches intenses que nous menons depuis 2000 au bord de la Rivière-aux-Brochets nous permettent d’avoir une meilleure idée de leur vie et de leur survie. D’où la nouvelle évaluation “en danger” ».

 Taux de survie satisfaisant

Les tortues ne le savent pas, mais elles sont environnées de très discrets voyeurs, des scientifiques qui surveillent leur comportement, surtout sur les sites où elles pondent. La ponte a lieu au début de l’été.

La femelle commence par faire le plein d’énergie. Un petit bain de soleil suivi d’une vigoureuse séance de natation contribuent à hausser sa température corporelle. Une tortue bien réchauffée met moins de temps à pondre qu’une qui ne l’est pas, ce qui limite son exposition aux prédateurs. Les batteries chargées à bloc, elle émerge de la rivière pour pondre ses œufs.

La future maman explore le site de ponte pour s’assurer qu’il n’est ni trop sec, ni trop humide, ni trop froid, ni trop chaud. Satisfaite de son examen, elle creuse un petit nid et y dépose en moyenne une vingtaine d’œufs. Ils vont incuber environ deux mois. À la fin, émergera de chaque œuf encore présent, une petite tortue de sept grammes.

« Nous avons fait une découverte sur les bords de la Rivière-aux-Brochets, annonce Patrick Paré. Certaines tortues pondent deux fois au cours du même été. Les pontes sont décalées de deux à trois semaines. Ça augmente les probabilités de survie de la population. »

On peut se réjouir du fait que, dans la nature, 5 % des bébés tortues molles à épines se rendent à l’âge de se reproduire, soit entre 10 et 15 ans. « C’est satisfaisant », conclut Patrick Paré. Avec une dizaine de femelles pondeuses sur les rives de la rivière, la tortue se cramponne.

 

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