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- Exodus -

Chinoiseries

Jonathan Benoit

Jonathan enseigne actuellement l’anglais à Wuhan , capitale du Hubei (plus de 5 millions d’habitants), en Chine centrale, d’où il nous envoie quelques réflexions que lui inspire son séjour là-bas.

J’aimerais, l’instant de cet article, vous emmener avec moi en Chine…peut-être même autour du monde… voire même en nous-même… qui sait ! ? J’hésite un peu quant à notre moyen de transport pour ce voyage un peu spécial…Tiens, je sais ! Je connais un bon aviateur ; il sait mieux que quiconque où est le chemin… c’est mon cœur.

Regardez chers amis par votre hublot de droite… Voyez-vous cette immense forêt de cheminées s’élevant vers le ciel, crachant une dense fumée noire ? Oui, oui… Cela est bien réel : ici, a Wuhan, où j’enseigne l’anglais, presque toutes les cuisinières et les chauffe-eau fonctionnent au charbon. La ville est donc sous un épais smog quasiment six jours sur sept : l’air sent le charbon, celui-ci nous colle à la peau, et on peut même regarder le soleil sans lunettes à son zénith ! Sans parler de millions de célèbres vélos remplacés par notre non moins célèbre machine polluante : la voiture…

Désormais, la pollution fait partie intégrante du quotidien de nos amis chinois… Pas surprenant, me direz-vous, vu le 1,3 milliard à se partager un territoire pas si grand que ça. À mon sens, ils ne sont pas à blâmer, car je me demande si nous ferions mieux au Canada si nous étions 800 millions a consommer comme nous le faisons… que serait l’état de l’environnement ! ?!Hum… Je me le demande humblement…

Bon ! Tenez-vous bien camarades ! J’amorce une descente au ras du sol pour approfondir ce sujet à travers ma propre histoire… Ne craignez rien pour vos poumons, je m’occupe de tout ! Tout d’abord, je me dois de vous expliquer brièvement quelques chinoiseries…

La coutume en Chine est de manger dans les restaurants presque trois fois par jour puisque ça revient moins cher que chez-soi. C’est une coutume bien sympathique pour les gourmets, mais très néfaste pour l’environnement. Tout est jetable, un peu comme chez nous : baguettes de bois, contenants, ustensiles, sacs plastiques… Multipliez cela par 3 repas par jour, fois la population de la Chine et additionnez le tout à un système d’ébouage rudimentaire… Imaginez les montagnes de déchets dans les rues ! Après seulement quelques jours dans mon nouveau chez-moi, je me devais d’agir, ou du moins ne pas contribuer à cette situation alarmante… J’ai vite réalisé que ma situation de professeur me donnait une excellente tribune pour exprimer mes vues aux étudiants. Au Québec, j’avais acquis de bonnes habitudes pour préserver l’environnement, et en ayant vu les bienfaits dans ma vie, l’idée de partager mon expérience avec les élèves allait de soi… Comme l’exemple est un outil d’enseignement beaucoup plus utile que la parole, j’ai commencé à manger tous les jours aux mêmes endroits que les élèves… avec bien sûr ma gamelle et mes baguettes réutilisables bien en vue ! ! ! Dans ces typiques rues chinoises où des dizaines de petits kiosques de bouffe entassés offrent leurs spécialités, les regards interrogateurs ne manquaient pas…. hein ? ? ?

« Quel prof d’université étrange… » Parfait, que je me disais… Le lendemain, mine de rien, j’en profitais pour les conscientiser au sujet leur environnement… On comprenait ensemble que chaque cause engendre tel effet… Je leur parle de toutes petites modifications qu’ils pourraient apporter à leurs gestes quotidiens… Et là, je vois des visages s’illuminer quand ils comprennent la situation et qu’ils peuvent vraiment « faire la différence ». Et plus souvent qu’autrement, qu’arrive-t-il ? Le savez-vous ? Absolument rien ne change, leurs habitudes restent les mêmes et tout va comme il en allait auparavant… Et oui, ainsi va notre monde… Ils ne sont pas blâmer, pas plus que vous ni moi…

Au fait, pourquoi donc ainsi va notre monde ? Tiens, tiens… notre voyage nous emmène maintenant ailleurs… Voilà que nous avons dépassé la côte orientale de la Chine, survolant l’océan Pacifique, cet océan profond et calme… cet océan sans frontière reliant toutes les eaux et tous les humains de la terre… De même que cet océan relie tous les autres océans, ce récit de la Chine se veut le récit de tous les peuples, puisque tout est inter-relié en ce monde. J’ai envie de me poser cette question que je vous pose aussi, chers passagers : comment se fait-il que les choses changent si peu bien que ça saute aux yeux ? La terre et ses habitants souffrent, cela est un fait. Je crois qu’il ne sera plus nécessaire maintenant de regarder par le hublot, seule votre attention sera utile pour rejoindre notre destination finale, le cœur de toute chose : votre Cœur.

Un nombre grandissant d’observateurs scientifiques de tous horizons nous disent que l’eau deviendra une denrée rare d’ici quelques années, que les forêts seront tout aussi rares, que la qualité de l’air s’appauvrit, qu’il y a le réchauffement de la planète, etc. Pourtant, on se demande toujours si la pollution est un sujet sérieux ou encore s’il faut s’en préoccuper quotidiennement ! ? Mais que se passe-t-il ? ? ?

Même chose du côté de notre environnement intérieur. De tout temps, les sages de ce monde nous ont proposé des remèdes aux maux cycliques de l’existence. Nous vivons tous, au long de notre vie, des cycles émotionnels qui nous amènent à tour de rôle bonheur et détresse . Dans les périodes de souffrance, nous vivons à différents degrés de l’angoisse, du doute, de la dépression, de la colère, de l’agressivité, de la peur… Pourtant, on nous a dit : vivez dans le moment présent, connaissez-vous vous-même, aimez-vous les uns les autres, pardonnez-vous.

On nous a montré tel et tel sentier… Nous reconnaissons tous une certaine vérité dans ces paroles. Mais quand survient la détresse, plutôt que de la limiter à nous-même et de la transformer en compréhension et finalement en sagesse, nous perdons la foi en ces paroles, les oublions bien vite et polluons notre existence de peur et de colère à l’intérieur et à l’extérieur… Quand on observe attentivement intérieur et extérieur, on se rend compte qu’ils sont étroitement reliés et donc, tout comme nous polluons l’atmosphère intérieure de négativité par notre inconscience, nous polluons aussi l’environnement extérieur par la même inconscience. Mes chers amis, que se passe-t-il ! ? !

Je reviens donc à la question de départ : qu’est-ce qui échappe à notre compréhension ? Que se passe-t-il pour qu’il ne se passe rien ? Les réponses sont innombrables, et je pense que l’une d’elles réside dans la question elle-même : la compréhension. Voilà, c’est ici que tout se joue. La compréhension a elle seule est une bien belle chose, mais elle reste insuffisante, irréelle et abstraite tant qu’on ne fait pas l’expérience de la réalité qu’elle décrit. Les sens et les mots ne sont que des panneaux indiquant la réalité ; ils ne sont pas la réalité. Et pour faire l’expérience de la réalité, seule porte vers le changement et plus d’amour, la compréhension intellectuelle des choses ne suffit pas, n’a jamais suffi et ne suffira jamais. La compréhension intellectuelle des choses doit être pratiquée dans le geste quotidien et être accompagnée de calme, de bienveillance, d’amour et de foi. Mais il n’est pas étonnant que si peu de choses s’améliorent réellement dans notre monde, car il est assoiffé d’Inspiration, d’Exemples (de gens), d’Amour et de Foi véritable vécus quotidiennement…

Les Inspirations sont encore rares… mais soyez confiants : elles viendront…

Aïe, aïe, aïe ! ! C’est bien moi ! Je voulais vous parler de la Chine et de l’environnement et voilà que je vous entretiens sur les choses du monde intérieur, d’amour et de foi. Mais à bien y penser, c’est cela principalement ce que la vie m’apprend.

Le monde extérieur est le reflet du monde intérieur et si nous voulons trouver paix et harmonie en ce monde, il faut d’abord les trouver en soi. C’est ici que je m’arrête, les commandes sont à vous, de même que la destination. Au plaisir.

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