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La Seigneurie de Saint-Armand (4)

Charles Lussier

Il y a bientôt 260 ans, les limites des territoires de Saint-Armand  de Frelighsburg prenaient forme par la création d’un nouveau territoire seigneurial au nord-est du lac Champlain, le long de la rivière Missisquoi.

Suite à une requête de Nicholas-René Levasseur, constructeur de vaisseaux en Nouvelle-France pour le roi, le marquis de la Galissonnière, commandant général, et François Bigot, intendant de la Nouvelle-France, lui concèdent la seigneurie de Saint-Armand, le 23 septembre 1748. Ce territoire nommé en l’honneur du cardinal Armand de Richelieu est une nouvelle étendue « de six lieues de terre de front le long de la rivière de Missiskoui dans le lac Champlain, sur trois lieues de profondeur de chaque côté d’icelle, les dites six lieues de front à prendre à huit arpents au-dessous de la première chute qui se trouve à trois lieues dans la profondeur de la dite rivière en remontant la susdite rivière Missiskoui, le tout en fief et seigneurie. » Cette chute, comme point d’origine du territoire, se situe aujourd’hui près de la ville de Swanton au Vermont. À noter que la rivière Missisquoi devient le cours d’eau de référence pour la délimitation du territoire et non pas l’axe nord-sud du lac Champlain.

L’acte de concession donne au sieur Levasseur la haute, moyenne et basse justice ainsi que les droits de chasse, de pêche et de commerce avec les Amérindiens sur ce dit terrain. Les autorités royales se réservent le bois de chêne pour la construction navale et les mines et minéraux qui y sont découverts. Cette délimitation s ’établit approximativement à partir des limites nord de Saint-Armand et Frelighsburg jusqu’à la baie de St. Albans pour sa limite au sud. Dans cette dernière vague de concessions, la seigneurie de Saint-Armand est, avec celle de Ramezay-la-Gesse (la région actuelle autour de Plattsburg, N.Y.), la plus grande des seigneuries qui ceinturent le lac Champlain.

Vers 1749, Levasseur fait construire un moulin à scie à la première chute de la rivière Missisquoi pour l’exploitation des forêts de pins et de chênes environnantes. Le 27 juillet 1750 à Québec, il cède la moitié de la seigneurie à Joseph Corbin, charpentier du roi qui connaissait bien les forêts depuis 1733. L’entente oblige les deux concessionnaires à y construire des moulins et à partager les profits issus du commerce du bois. Il semble que la supervision des vaisseaux au chantier royal de Québec, ainsi que les explorations pour trouver de nouveaux peuplements forestiers, ne permettent pas à Levasseur d’avoir le temps d’aménager d’autres moulins sur la rivière Missisquoi avant la fin du régime français.

Sources :

  1. Bigot et de la Galissonnière, 23 septembre 1748, Concession en seigneurie accordée par La Galissonnière et Bigot à Nicolas-René Levasseur, au lac Champlain, le long de la rivière Missiskoui. Centre des archives d’outremer (France), 2 p.
  2. Gaumond, N. Frelighsburg d’hier à aujourd’hui. Société d’Histoire et de Patrimoine de Frelighsburg, Éd. Louis Bilodeau & fils Ltée, 2006, 472 p.
  3. Fournier, P. Les seigneuries du lac Champlain 1609-1854, Philippe Fournier éd., 2004, 274 p.
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